L'histoire du Belgian Open
Presque tous les meilleurs joueurs de l’histoire du tennis en fauteuil sont passés par le Belgian Open depuis sa création… en 1988! Cette année-là, Anne Desonay et Martine Verachtert se lancent dans un projet un peu fou: créer un club de tennis pour personnes à mobilité réduite. “Les Deux Rebonds” voient alors le jour avec l’aide de l’ADEPS et le club s’implante à Woluwé-Saint-Pierre, aux Eglantiers. Mais un autre projet germe dans la tête d’Anne et Martine...
L’Open international de Belgique naît en même temps que “Les Deux Rebonds” et connaît un succès instantané: 60 joueurs dès la première année. S’il s’implante au centre de la Forêt de Soignes pour la première édition, il déménage aux Eglantiers dès 1990.
La première véritable consécration du tournoi intervient en 1992 avec l’organisation de la Coupe du Monde de tennis en chaise. Ce sont pas moins de 130 joueurs qui affluent cette année-là pour se disputer le titre. Un certain Jim Courier, alors n°1 mondial chez les valides, a même fait le déplacement des Etats-Unis pour venir admirer le spectacle et encourager les athlètes. Laurent Giammartini et Monique Kalman seront les grands vainqueurs de cette édition.
L’heure de gloire fera ensuite place aux difficultés. Le nombre de participants chute et la commune de Woluwé-Saint-Lambert et le club des Eglantiers décident de ne plus poursuivre l’aventure après l’édition de 1993. Ce sont deux anciens arbitres du tournoi, Raymond Dombrechts et André Vanderhulst qui prennent la main et envoie l’Open s’installer à Géronsart, à Namur. Mais les installations ne permettent pas un accès aisé pour les PMR au club-house et les organisateurs décident d’installer un ascenseur latéral au moteur monstrueusement bruyant. L’idée est abandonnée deux ans plus tard et une rampe de 30 mètres de long voit le jour. Elle sera utilisée jusqu’en 2016.
Le tournoi s’améliore et se professionnalise alors d’années en années. La première gazette du Belgian Open est créée en 1996 sous le nom de “Belgian Open News”. Elle se décline à l’époque en français, anglais et néerlandais.
Les traditionnels matchs exhibitions font également leur apparition et rassemble déjà beaucoup de monde.
Olivier Rochus et Justine Hénin viennent taper la balle avec Esther Vergeer en 1997 et remplissent deux tribunes. Steve Darcis, Christophe Rochus ou encore Kristof Vliegen suivront. 120 joueurs s’affrontent sur les courts de Géronsart cette année-là. Le tournoi repart de l’avant.
Justine Hénin sera encore de la partie en 1999 pour l’exhibition et sera même la marraine de l’Open en 2000 et 2001.
2000, c’est aussi l’année de diplomation de notre ancien directeur Scott McInnes. Diplomation qu’il a bien (trop?) fêtée lors de l’Open puisque les bouchons de Champagne ont été retrouvés… enfoncés dans le terrain le lendemain matin. Oups!
2001 voit la première participation d’un certain Joachim Gérard et le premier match remporté de Mike Denayer. L’exhibition accueille aussi Filip Dewulf, ancien 44ème mondial. Le prize-money est à cette époque de 15.000US$... contre 30.000$ à l’heure actuelle.
Raymond Dombrechts passe la main à Scott McInnes en 2004. Scott est déjà impliqué dans l’Open depuis une dizaine d’années en tant qu’arbitre puis au sein du comité. Le nombre de joueurs dépasse régulièrement la centaine sous sa direction et les samedi soirs deviennent particulièrement festifs. L’organisation prend en effet l’habitude d’emmener les joueurs qui le souhaitent au Flagrant Délire, une boîte namuroise. Autant dire que les fêtards étaient surpris de voir débarquer une vingtaine de PMR dans la boîte!
2006 représente une année un peu particulière pour le tournoi puisque de nombreux matchs ont dû être retardés pour cause de… canicule! La température extrême cet été-là a obligé le juge-arbitre a suspendre les matchs pendant la journée pour préserver la santé des joueurs. Plutôt inhabituel en Belgique.
Certaines années voient aussi des performances exceptionnelles se dérouler… et se terminer. Esther Vergeer remporte le Belgian Open pour la dixième fois d’affilée en 2008. Une performance à la hauteur de son immense talent, elle qui mettra un terme à sa carrière peu de temps après en restant invaincue depuis dix ans!
Douze ans après sa première participation, Joachim Gérard atteint en 2013 sa première finale du tournoi. Il s’incline face au jeune Argentin Gustavo Fernandez. Un autre joueur égale cette année-là le record d’Esther Vergeer: l’Américain David Wagner remporte son dixième Belgian Open d’affilée dans la catégorie quads.
2014 représentera une nouvelle consécration pour le tournoi. Le tout nouveau comité du Belgian Open remporte le prix de citoyen de l’année de Namur dans la catégorie sport.
La suite est faite de nouvelles réussites et de nombreux projets. L’Open accueille Dominique Monami pour son exhibition 2015 et Jean-Michel Saive en 2016. Le public ne cesse de venir plus nombreux d’années en années, le sport se professionnalise et le niveau des matchs atteint des sommets. Tout cela pousse le comité à mettre la barre toujours plus haut et à développer des ambitions toujours plus grandes… pour vous offrir un tournoi d’une qualité toujours meilleure!
En 2018, après sa cinquième victoire sur les courts jambois, Gustavo Fernandez, alors n°1 mondial, déclare: "Le Belgian Open est le tournoi le plus professionnel du circuit". Le Belgian Open s'impose alors comme un incontournable pour les joueurs et joueuses. Outre le niveau de professionnalisation atteint, c'est aussi un des tournois attirant le plus de public: pas moins de 4.500 personnes en 2018 et 2019.
Si les éditions 2020 et 2021 n'ont pas pu se dérouler à cause de la pandémie de coronavirus, le tournoi revient en 2022 avec une nouvelle étape dans sa mise en valeur des joueurs et du sport en chaise: un prize-money réhaussé à 37.000$. Soit l'ITF1 avec le plus gros prize-money du circuit...